¤Les mangeurs de sommeil¤

Cela faisait quelques temps que je n'avais repris la plume pour la tremper dans un encrier afin de noter dans ce carnet une de mes étonnantes découvertes.

J'ai trouvé durant les vacances des autres cette excellente occasion de faire une nouvelle expérience insolite. Je dis bien "durant les vacances des autres" puisque de fait il semblerait que je doive renoncer à ce luxe durant quelques années de servage supplémentaires. Je vous laisse imaginer ce qu'une telle perspective peut engendrer comme conclusions dans tout esprit normalement constitué : c'est à dire doté d'une dose raisonnable de courage, de persévérance, de motivation et le tout contrebalancé par une irrépressible paresse. En ce qui me concerne j'ai tout naturellement fait l'équation que si je ne bénéficiais pas d'un quota raisonnable de journées vouées à une pure flemmardise, il me faudrait donc récupérer celui-ci sur les journées de dur labeur. Je m'en voudrais de vous ennuyer avec ces longues considérations stériles, aussi vais-je en venir à l'essentiel : durant les vacances des autres la tentation de s'affaler au-delà du raisonnable est plus grande encore que le reste du temps et aussitôt le travail terminé je m'en vais goûter les joies infinies du laisser-aller ...

Or, et c'est là que j'en viens au sujet de mes préoccupations, il se trouve que contrairement au vacancier qui se noctambulise et se rattrape amplement sur ses très grasses matinées, je me livre au même manège avec le rattrapage en moins; résultat des courses : mes paupières se prennent pour des stores et mes mâchoires s'essaient au grand écart.