J'en suis encore bouche bée. Je n'y crois pas... ils sont étonnants, les organismes du clavier. Enfin de "mon" clavier, parce que jusqu'ici je n'en avais vu nulle part. Je ne sais pas encore si ils sont un succédané du corps humain, ou tout simplement de l'ordinateur...
Mais il paraît que pour commencer, le début c'est mieux. Enfin c'est à voir, mais moi je ne suis pas une rebelle du commencement par le début, alors je vais donc commencer par le .... oui le début.

Il était 17h et, rentrant exténuée des cours (pour changer), j'avais dans l'idée d'aller me coucher (pour changer). J'entrepris le périple long et difficile consistant à traverser ma chambre en enjambant les tas de vêtements, de livres et des diverses choses aussi inutiles que ... diverses. Je me dirigeais donc vers mon lit à grand peine, mais je ne sais quelle force irrésistible m'attira à mon ordinateur pour aller y perdre mon temps (pour changer)(enfin en y réfléchissant, le chemin vers mon ordinateur était plus dégagé que celui vers mon lit). Et là, surprise, une touche (pour être précis la touche "ctrl" de droite) avait disparu. Comme ça, par hasard. Bon, moi très maline (hum) je me pose quand même des questions (quand même). Je me penche et déblaie le sol en retirant quelques papiers de bonbons, et là, sous mon bureau je retrouvai ladite touche. Elle avait manifestement fait un bond assez impressionnant, et c'est bizarre mais j'avais du mal à croire que ce bond était dû au hasard (oui Sherlock Holmes est de ma famille)... Personne n'était entré dans ma chambre durant mon absence, et donc la cause à cette conséquence était ... intérieure.

J'allai donc, armée d'une lampe de poche et d'un tournevis, examiner mon clavier de plus près. Pour ce faire, je fis sauter quelques autres touches (une de plus une de moins, pendant qu'on y est). Et là, surprise !

*je saute quelques lignes pour le suspense*

 

C'était tout un petit monde qui fourmillait sous les touches de mon clavier! La lumière parut les insupporter, aussi je préférai régler celle de ma chambre et éteindre la lampe de poche. Je commençai ainsi mes observations.
Ils étaient minuscules, et semblaient composés uniquement de pixels. Je n'aurais su dire combien (j'suis nulle en informatique), mais leurs corps étaient semblables à des petits corps de fourmis à 4 pattes (donc ce n'étaient pas des fourmis car tout le monde sait qu'elles ont 6 pattes). Ils se déplaçaient d'une façon lente qui semblait anarchique, mais j'allais découvrir quelques temps plus tard qu'ils étaient réglés comme du papier à musique (ouah l'expression qui tue tout). Je pus distinguer entre eux 2 catégories bien différentes, ce fut vachement difficile, vu qu'il y en avait des rouges et des noires... (nan balèze de faire la différence). Je remarquai pourtant que les rouges étaient moins nombreuses, et subissaient de temps en temps l'attaque de plusieurs noires qui la détruisaient et reprenaient leur chemin.
Je les observai un petit moment sans apercevoir quoi que ce soit de particulier, et décidai de tester leur réaction à l'allumage de l'ordi.
J'allumai donc l'ordi (si si), et là, à mon grand étonnement je les vis toutes s'immobiliser à l'endroit où elles se trouvaient. J'attendis quelques instants mais elles ne firent pas un mouvement. Je réfléchis (hum) et appuyai sur une touche au hasard. Et la réaction fut immédiate, plusieurs d'entre les noires se précipitèrent sous la touche au moment où elle s'abaissait, poussant au passage quelques rouges vers l'extérieur pour qu'elles s'éloignent. Ces noires-là repartirent après avoir été recouvertes, mais elles étaient alors dotées d'une énergie qui dépassait de beaucoup celle des autres. Et cette découverte me passionna, ainsi que toutes les autres que je fis durant ma longue observation... voici les autres

-         les rouges semblent être des intrus, des virus en quelque sorte, neutralysés au fur et à mesure par les noires

-         leur façon de se recharger en se plaçant sous les touches quand j'appuie dessus leur permet de profiter de la chaleur et de l'énergie que le mouvement produit, elles se rechargent à tour de rôle et ont des batteries qui semblent autonomes longtemps puisqu'elles tiennent des journées entières sans rechargement

-         si on prend l'une d'entre elles et qu'on l'isole, on peut apercevoir qu'elle meurt d'autant plus vite qu'il y a de la lumière.

-         Lorsqu'il y a une trop fort concentration de ces ptites bêbêtes sous une touche, elle saute à cause de la chaleur, ce qui explique a disparition de mon "ctrl".

 

Nan franchement à partir de dorénavant (vive le français), je crois que je ne regarderai plus jamais un clavier de la même façon…

p.s. : oui je suis folle
p.p.s. : pardon Songe